Almax Lux

cie Träuma

Mise en scène Diane Launay Avec Prunelle Gillet (danse), Diane Launay (chant)
Composition musicale Eric Radiguet Régie Fabien Le Prieult

Illustration


« Qui nous donna des ailes pour ramper ?
Qui nous donna des yeux pour voir les astres
sans nous donner des bras pour les atteindre ? »

Sonnet, Florbela Espanca


« Alma Lux »

Douce lumière qui émane d'un regard, d'un geste, d'une voix. Lumière de l'oeuvre picturale, photographique, poétique. Mais aussi tendresse et chaleur dispensée par l'«alma mater», l'antique déesse mère, force féminine. Douce lumière du Portugal et de Lisbonne, lieu d'enracinement de notre projet, où nous a conduit Pessoa et son Livre de l'intranquillité, où nous chercherons les traces des poétesses portugaises disparues : Florbela Espanca, Natalia Correia, Ana Hatherly, Luiza Neto Jorge, Fernanda de Castro, Sophia de Mello Breyner Andresen.

À l'origine du projet, il y a la rencontre avec Le Livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa, et de son auteur fictif Bernardo Soares, modeste assistant comptable dont les observations quotidiennes et concrètes de son « autobiographie sans événement » ouvrent sur l'immensité de la poésie et de la métaphysique. Nous inspirant de cet anti-héros, de ce poète qui transcende le quotidien, nous voulons défendre l'idée que la poésie n'est pas réservée à une élite sociale ou intellectuelle. Derrière chaque vie usée par la banalité du mal, se cache une âme qui cherche sa liberté, la preuve de son existence, un rapport au monde.
C'est pourquoi ce projet comporte deux volets : un spectacle transdisciplinaire, dialogue imaginaire entre la figure masculine du créateur, du génie, et des femmes poétesses, et un volet social et pédagogique destiné à promouvoir la création poétique auprès de publics n'y ayant pas habituellement accès du fait de leur condition sociale, spatiale et/ou psychique. Ce projet réunit deux artistes femmes engagées pour la reconnaissance de la créativité artistique féminine, et également envers les pratiques thérapeutiques et libératoires de l'art.
Les vies anonymes de millions de femmes s'écrivent jour après jour en des millions de poèmes que jamais personne ne lira. Combien tracent des lignes sur le papier pour tenter d'exister, de dire, de tenir ? Dans le secret de leurs intérieurs, la chair des mots est celle du corps qui se cherche, appelle, exulte, désespère, affirme sa liberté mais bien souvent avec, par dessus l'épaule, le spectre du tyran domestique, du censeur, du génie masculin qui écrase, méprise, menace.
Partant de vies de poétesses inconnues, méconnues, vouées à l'oubli, nous composons une ode à la poésie et aux femmes, avec nos moyens poétiques à nous que sont le chant, la danse, la musique, le théâtre. Pour faire théâtre nous n'emprunterons pas les voies sacrées de la dramaturgie classique, mais celles de l'intuition, de l'improvisation, de la magie de l'instant.


- cie Träuma -

Träuma est une compagnie de théâtre pluridisciplinaire, qui a pour but de promouvoir la création et l'expérimentation théâtrale à la frontière de plusieurs genres et disciplines : théâtre, danse, musique, arts plastiques, poésie.
Elle a été fondée à Toulouse en 2009.
Les thèmes de ses créations sont ancrés dans la réalité de la vie d’aujourd'hui : oppressions du monde du travail, solitude dans les villes modernes, violences faites aux femmes, divisions de la société... Le théâtre est ici considéré comme le lieu de rencontre et de mise en discussion des sujets fondamentaux qui animent notre société.

Le nom de Träuma réunit le mot  blessure en grec, « trauma », et le verbe rêver en allemand, « träumen ». Träuma marque ainsi son ancrage dans un héritage européen historique, politique et culturel, issu de l'Antiquité, ancrage dans une culture humaniste du savoir et de la découverte, du partage et de la rencontre. Un héritage qui prend évidemment en compte des épisodes traumatiques fondamentaux qu’il s’agit de questionner et de tenter de représenter. Träuma veut rendre compte d'un état des choses perturbé, où quelque chose qui s'est brisé imprime sa fêlure à la scène.

Sur le plateau, les notions d'espace et de temps demeurent volontairement instables, malléables, variables. Empruntant ses moyens d'expression au rêve et à la poésie, le théâtre de Träuma se sert du déplacement, de l'énigme, de la parabole, de la métaphore, pour recréer un univers à la fois familier et lointain, tragique et dérisoire, parfois absurdement comique...

Site internet : https://traumatheatre.wordpress.com/