Cie Semis Babillage


Le Village aux mille roses


D'après le conte de P. Nessmann

Spectacle tout public à partir de 5 ans, théâtre d’ombres


En résidence du 10 au 12 février



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L'équipe


Mise en scène : Louise Morel
Assistante à la mise en scène : Salomé Michaux
Avec : Flore Broué, Juliana Mejia Dominguez, Salomé Michaux, Louise Morel et Anita Schultz- Moszkowski
Conception et création de décor : Flore Broué
Construction de décor : Flore Broué, Juliana Mejia Dominguez, Salomé Michaux, Louise Morel et Anita Schultz-Moszkowski
Création sonore : Charly Despeyroux
Construit également grâce aux regards, soutien, et conseils artistiques et techniques de Gabriela Acosta Bastidas, Benjamin Bouteille, Erwan Lansonneur et Naomi Rousson
Le Quasi-Collectif (KAZICO) est le principal producteur

Parole d'auteur


Le conte original Le village aux mille roses a été imaginé par Philippe Nessmann, journaliste, auteur, et directeur de la collection d’expériences scientifiques Kézako pour les éditions Mango, et de la collection de romans historiques Découvreurs du Monde chez Flammarion. Voici ses propres mots pour expliquer son appréhension des attentats de novembre, événements initiateurs du conte, de son besoin d’agir, et de la naissance de cette histoire :
Je ne connaissais personnellement aucune victime, mais je connaissais personnellement plusieurs personnes qui, elles, connaissaient une victime blessée ou tuée.
Parmi elles, Ariane Theiller. Âgée de 24 ans, Ariane était au Bataclan lorsque les terroristes l’ont assassinée. Son parcours me touchait particulièrement parce que, d’une part, elle avait fait un stage chez Flammarion Jeunesse, mon éditeur historique, et, d’autre part, elle travaillait au moment de son décès chez Rustica, revue de jardinage où travaille mon frère.
Les jours suivants les attentats, totalement abasourdi, j’ai ressenti le besoin d’agir, de « faire quelque chose », pour reprendre l’expression de Lucie Aubrac au moment d’entrer en Résistance. Je voulais écrire quelque chose pour tenter de dire l’indicible, d’expliquer l’inexplicable aux enfants. C’est ainsi qu’est né le Village aux mille roses.
L’idée de parler de roses pour raconter la naissance d’une dictature et la montée du terrorisme m’est venue en découvrant, sur Internet, le message laissé par la rédaction de Rustica pour annoncer le décès d’Ariane. Un Internaute a émis l’idée de créer une nouvelle rose et de la baptiser Ariane. J’ai trouvé l’idée très belle et, comme je ne suis pas jardinier mais auteur, j’ai écrit un conte autour d’une rose noire.
Philippe Nessmann dit de ce livre qu’il l’a écrit non pas par envie ou commande, mais par nécessité, et également qu’il a l’impression qu’il s’agit du seul, parmi tous ses écrits, qui soit véritablement utile.

Montrer l'inmontrable


Dire l'indicible. Expliquer l’inexplicable. Ce sont les mots de Philippe Nessmann. Moi qui ai décidé de porter sa parole au plateau, et de la mettre en images, je veux tenter de montrer l’inmontrable. Je pense qu’il ne faut pas établir de tabou. On peut -et il faut !- parler de la guerre et des attentats aux plus jeunes, l’important est de trouver les mots, à la fois pour qu’ils comprennent, et pour qu’ils s’y intéressent.
Voici l’espace scénique : en avant-scène, un tapis de roses multicolores en feutrine (dont l’évolution colorimétrique montrera celle du régime politique et de la vie des habitants) dessine un arc de cercle, autour duquel sont assis les spectateurs, sur des petits coussins, dans une ambiance douce propice à l’écoute du conte. C’est la place du village. En fond de scène, un rideau blanc qui sert d’écran où sont projetées les ombres. La proximité mise en place par cet espace est très importante pour emmener les spectateurs dans l’atmosphère que je veux créer. Le moment où l’on raconte une histoire est un temps d’intimité, de confiance et de partage. C’est cela que je souhaite retrouver entre le spectacle et son public durant le temps de la représentation. Pour ce faire, un personnage extérieur au récit introduit le spectacle. Elle est la figure de la conteuse, symbole d’enfance, qui narre les événements en en restant éloignée et sans les tâcher de trop d’affects. Elle a une adresse public, qui noue un lien et renforce l’ambiance intimiste déjà installée par la scénographie.
Trois autres personnages, joués par trois comédiennes, représentent l’ensemble des villageois (nous ne sommes pas dans un espace et une représentation réaliste, et les corps sont travaillés de façon marquée afin d’être immédiatement identifiables). En plus de la Régente, il y a une vieille dame, et une jeune fille. Elles sont des types, et marquent trois âges, offrant une palette représentative plus large de la population du village. Enfin, la jardinière, personnage mystérieux de l’histoire reste dans l’ombre tout au long du spectacle, animant l’imaginaire.
La distance qui est mise en place avec le réel, déjà présente dans la forme du conte est primordiale pour aborder nos thématiques.