Cie Oui, bizarre

théâtre
3 semaines
7 au 25 mai
 
Intérieur(s)/NUIT
D'après le monologue de Molly Bloom, dans Ulysse de James Joyce
 
Mise en scène Isabelle Luccioni
 
Dramaturgie Céline Astrié
Création de dispositifs de projections Bruno Wagner
 
 
Note d'intention
L’espace du dedans : Depuis le début de mon travail, l'obsession des livres et de l'écrit, de la trace écrite, des mots, est fondatrice de ma recherche. Dans ma première pièce Une trop bruyante solitude d'après B. Hrabal, le livre était très présent dans la scénographie. Il s'agit là de renforcer ma recherche sur le monologue intérieur, de creuser ce sillon à l'extrême dans cette nouvelle aventure, l'obsession de la voix intérieure, la frontière entre le rêve et le réel (déja engagé sur mes travaux sur S. Beckett). Ce texte non théâtral ouvre un chemin vers l'oralité. Restait à trouver le corps et l'espace, le lieu de cette parole. Je veux mettre ma voix à l'intérieur de celle de Joyce,. La voix est à l'intérieur du texte, elle est sa respiration. Ce qui sortira est indépendant de moi, d'une incarnation du personnage. Je ne veux pas représenter Molly. La chambre de Molly, c'est le théâtre, la chambre noire de notre imagination et cette nuit de la pensée de Molly, c'est la nuit du théâtre, l'intérieur de nous-mêmes entre ces murs. Le texte d'ailleurs est doux et chaud, presque matriciel. Il invite à se perdre, à perdre connaissance. Il faut considérer cette recherche autour de Molly, comme une installation plus q'une mise en scène du monologue : une situation d'écoute.
Dublin 16 juin 1904 : C'est en milieu de nuit, 3h du matin, qu'une femme dans son lit, déroule sa pensée dans un flux incessant, comme le sang, comme l'eau qui compose notre corps. Dans un état de pré-sommeil, à la frontière, à la lisière du sommeil. Son mari Léopold Bloom, après un périple incroyable d'une journée dans Dublin, rentre à la maison en pleine nuit et la réveille. il s'endort près d'elle, dans le même lit, "tête bêche". Fascinant; ce monologue torrentiel ouvre sur la nuit où se dilatent les forces telluriques de la parole, du corps de Molly : c'est dans la nuit toujours que l'on s'abandonne. il ouvre sur cette nuit de l'inconscient, telle l'ouverture d'un opéra qui se déverse dans une phrase infinie sans ponctuation. Un chant des sirènes qui nous attire vers le large, nous perd dans le courant (stream) d'une marée irrésistible. C'est sa pensée la plus secrète, la plus intime qui est livrée là, en direct, tel un "magnétophone intime". A sa sortie le livre fut condamné pour "obscénités" mais ou est l'obscène actuellement? dans la télévision, dans les affiches, la mort filmée en direct, la surconsommation. C 'est violent et obscène. Molly, elle chante. Molly c'est du Pétrucciani, du blues, du rock, un chant sacré, un psaume, un chant de toute éternité. Tout se passe ICI et maintenant. Il s'agit d'un surgissement de la vie. OUI est le mot qui commence et qui ouvre sur la fin... sur la NUIT du livre.
Etant nous-même un énigmatique texte, nous cherchons sans succès à décrypter celui-ci de page en page... - Edmond Jabès
 
 
L'équipe
La compagnie Isabelle Luccioni créée en 1994, est devenue Oui, bizarre en 2006. Isabelle Luccioni a d'abord été comédienne professionnelle durant 15 année à Toulouse, formée par Michel Mathieu. elle s'est tournée vers la mise en scène en 1994 avec son premier projet : Une trop bruyante solitude d'après B. Hrabal. Ce spectacle a connu un très large succès en France et à l'étranger durant 10 ans. Ensuite elle a monté des pièces de Nathalie Sarraute/ S. Beckett/ Thomas Bernhard/ et a aussi travaillé sur les écritures contemporaines avec Massera et O. Cadiot. Elle vient de créer cette saison une pièce pour la jeunesse Cent vingt trois écrite par Eddy Pallaro, édité chez Actes Sud. Elle anime également de nombreux ateliers en vue de publics scolaires autour de ses créations. Elle a aussi dirigé de nombreuses années des ateliers en lycées (Bac théâtre et à l'Universitée du Mirail à Toulouse). De par sa formation d'actrice/ chanteuse et ses rencontres artistiques (Regy/Brook/ Mnouchkine), Isabelle Luccioni place l'acteur et le rapport à la langue au coeur même de son travail de recherche. Elle s'entoure de créateurs/trices et depuis une dizaine d'années une équipe commence à se créer.
 
Bruno Wagner (créateur de dispositifs de projections/photographe) a réalisé des livres objets tel que A la frontière avec l'institut polonais de Paris autour de l'oeuvre du grand créateur qu'était Tadeusz Kantor. A  collaboré avec La part Manquante, Le théâtre de l'Acte, le cornet à dés, la compagnie Oui bizarre, Jean séraphin, les petites faiblesses, Paradis Eprouvette.
Depuis 1994, il a réalisé une cinquantaine d'expositions et installations en France et à l'étranger ainsi que des films.
Celine Astrié (dramaturge) est metteure en scène de la compagnie Nanaqui/ DEA de Philosophie. Elle collabore en tant que dramaturge et accompagne le traval de Roméo Castellucci en Italie de 2002 a 2004. En 2005, Castellucci l'invite à créer un spectacle au Festival de Venise. Depuis 2004, elle signe de nombreuses créations. En 2013, elle est invitée par le Théâtre Garonne à Toulouse, à créer Je suis homme né...
 
www.ouibizarre.fr
 
 
Partenaires
Ville de Toulouse, DRAC, Conseil Régional